Veuillez lire le Message de Noël 2019 de Sa Béatitude Le Patriarche Mor Ignace Youssef III YOUNAN, Patriarche d’Antioche de l’Eglise Syriaque Catholique:
Nr. Prot.: 281/2019
Date : 20.12.2019
MESSAGE DE NOËL 2019
A nos vénérables frères Archevêques et Evêques,
Aux révérends prêtres, diacres, religieux, religieuses.
Et à tous nos fidèles au Liban, au Moyen-Orient et dans la Diaspora
Paix et amour dans le Seigneur,
«ܢܶܪܕܶܐ ܥܕܰܡܳܐ ܠܒܶܝܬ ܠܚܶܡ»
ALLONS JUSQU'À BETHLÉEM
1. Introduction
Nous sommes heureux de commencer notre «Message de Noël», en vous présentant nos meilleurs vœux et nos chaleureux souhaits paternels, à l’occasion de la fête de la Nativité de notre Seigneur Jésus-Christ et du Nouvel An 2020. A vous tous chers frères archevêques, évêques, chorévêques, prêtres, diacres, religieux et religieuses et à tous nos fils et filles au Liban, Syrie, Iraq, Terre-Sainte, Jordanie, Egypte, Turquie, Europe, Amérique et Australie.
Avec vous nous supplions l’enfant divin né à Bethléem, de nous donner la plénitude de ses grâces, unité, amour et joie, dans l’espoir que l’an nouveau nous apporte paix et tranquillité dans notre Orient si troublé et partout au monde.
2. La merveille de Bethléem
Saint Luc l'évangéliste nous raconte comment l'ange du Seigneur est apparu aux bergers qui passaient la nuit dans la prairie à garder leurs troupeaux, leur annonçant une nouvelle qui sera pour tout le peuple une grande joie: la naissance du Sauveur, le Christ Seigneur, dans la ville de David, Bethléem (Lc2, 8-20).
L’ange leur a révélé qu'ils trouverontun enfant emmailloté et couché dans une mangeoire. Unetroupe céleste se joignit avec l’ange, chantant: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes de bonne espérance».Lorsque les anges les eurent quittés, les bergers se dirent entre eux: «Allons jusqu'à Bethléem, et voyons cet événement qui est arrivé, et que le Seigneur nous a révélé».
Ce n’est pas pour rien que Bethléem, «La maison du pain d’après l’origine syriaque araméen du mot ܒܶܝܬܠܚܶܡ», devrait être le lieu de naissance de Celui qui est descendu du ciel pour être le Pain de Vie. C’est dans cette ville où la Parole Incarnée a commencé son pèlerinage terrestre parmi nous, nous trouvons l’Enfant de la Vierge, le Messie d’Israël, le Sauveur du monde et le Fils de Dieu.
Quel mystère indescriptible nous rappelant les paroles de saint Paul que le plan du salut choisi de Dieu est insondable! La pensée est paralysée lorsqu'elle tente de concevoir comment l'Éternel pourrait devenir un enfant, comment l'Infini pourrait être limité, comment l'Adorable Créateur pourrait devenir un avec Sa créature. Le Fils de Dieu s'est incarné, afin qu'il révèle le Père, qu'il enlève nos péchés et qu'il puisse ainsi nous faire participer à sa nature divine.
Saint Éphrem le Syriaque chante le mystère de Bethléem:
«ܐܶܬܰܝܢ ܕܢܶܚܙܶܝܟ ܐܰܝܟ ܐܰܠܳܗܳܐ ܗܳܐ ܒܰܪܢܳܫܳܐ ܐܰܢ̱ܬ܆ ܐܶܬܰܝܢ ܕܢܶܚܙܶܝܟ ܐܰܝܟ ܕܰܠܐ̱ܢܳܫܳܐ ܨܡܰܚ ܠܶܗ ܢܺܝܫܳܐ ܕܰܐܠܳܗܽܘܬܳܟ»(ܡܳܪܝ̱ ܐܰܦܪܶܝܡ܆ ܡܰܕܪ̈ܳܫܶܐ ܕܒܶܝܬ ܝܰܠܕܳܐ܆ ܝܓ̄: ܛ̄).
«Nous sommes venus vous voir, en tant que Dieu, et voilà que vous êtes un être humain. Nous sommes venus vous voir comme un être humain, et voilà que le signe de votre divinité a brillé sur nous» (St. Éphrem le Syriaque, Hymnes de Noël, Hymne 13: 9).
3. Les bergers ravis de la bonne nouvelle
Les bergers ont obéi à l'ange. Ils coururent à la recherche de leur Sauveur, pour devenir les premiers à rencontrer le Christ et capables de «glorifier et louerDieu de tout ce qu’ils avaient entendu et vu, comme il leur a été annoncé» (Lc2/ 20). Ils ont cru aux nouvelles qu'ils avaient entendues. Ils n'ont pas dit : Allons voir si ce qui nous a été dit est vraiment arrivé! Mais ils ont dit: «Allons jusqu'à Bethléem, et voyons cet événement qui est arrivé». Ils ont cru avant d'avoir vu. «Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru» (Jn20/ 29).
Soyons comme les bergers, de vrais croyants et dociles à l’Esprit. Ils ont cherché l’enfant et ils l’ont rencontré couché dans une mangeoire. Ils ont annoncé la bonne nouvelle là où ils allaient et louaient Dieu avec joie et reconnaissance.
«C'est précisément cette rencontre entre Dieu et ses enfants, grâce à Jésus, qui donne vie à notre religion, qui constitue sa beauté unique et qui transparaît de manière particulière à la crèche» (le Pape François, la lettre apostolique «Signe Admirable», 5).
Combien Joseph et Marie ont dû être ravis à l'entrée des bergers! Devant l’indifférence des riches de ce monde, le Divin Enfant était honoré par ces pauvres gens, qui ne gardaient pas ce qu'ils avaient entendu et vu comme leur propre secret. L'ange avait dit: «Je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple une grande joie» (Lc2/ 10); c'est pourquoi « ils ont raconté ce qui leur a été dit au sujet de cet enfant» (Lc2/ 17). Comme eux, nous les croyants en Jésus, devons l’annoncer et le faire connaitre au monde.
4. Notre pèlerinage à Bethléem
Allons à Bethléem, pour voir l’Enfant-Dieu emmailloté et couché dans une crèche. Il était nécessaire pour notre rédemption que le Sauveur des hommes soit homme, car le rachat de l'homme pécheur et faible était le but de l’Incarnation du Verbe Divin.
Allons à Bethléem où tout le monde s'est réuni «autour de la crèche et pleins de joie, sans aucune distance entre l'événement qui se déroule et ceux qui participent au mystère…Les anges et l'étoile de Bethléem sont le signe que nous sommes, nous aussi, appelés à nous mettre en route pour atteindre la grotte et adorer le Seigneur» (le Pape François, la lettre apostolique «Signe Admirable», 2 et 5).
Les bergers par leur humilité et pauvreté ont su accueillir le miracle de l’Incarnation ; de même que les rois mages, ces savants venus de l'Orient pour rencontrer le roi nouveau-né. Fatigués après un si long voyage ils suivaient l’étoile qui les a conduits là où étaient l’enfant et sa mère. Ils lui offrirent des cadeaux. «Ces dons ont aussi une signification symbolique: l'or veut honorer la royauté de Jésus; l'encens sa divinité; la myrrhe sa sainte humanité qui connaîtra la mort et la sépulture» (le Pape François, «Signe Admirable», 9).
5. Devant la mangeoire
Dans la crèche de Bethléem nous voyons la Sainte Famille humble et accueillante, en contemplation profonde du mystère inouï. Marie «servante du Seigneur», une mère qui présente son divin enfant, lumière des nations et espérance de la création, à ceux qui viennent le visiter.
À côté de Marie, dans une attitude de protection de l'Enfant et de sa mère, se trouve saint Joseph,l’homme juste et humble, qui garde sans relâche sa famille.
A l’approche de l’enfant, nous embrassons le Christ dans son humanité et nous sentons la grandeur du sacrifice de l’amour divin et nous apprenons le sens de l’amour parfait, par ce Dieu qui s’est fait « chair » pour notre salut.
«Dieu a envoyé son Fils, formé d'une femme, né sous la Loi, pour affranchir ceux qui sont sous la Loi, afin de nous conférer l'adoption» (Gal4/ 4-5). Le Christ est né parmi nous, a pris notre nature humaine pour donner le salut à l'humanité. Telle est la bonne nouvelle expliquant le sens profond de notre vie.
Nos Pères syriaques, dans leurs prières, ne cessent de contempler le mystère de la crèche:
«ܥܰܠ ܒܶܝܬ ܠܚܶܡ ܕܺܝܗܽܘܕܳܐ ܥܶܒܪܶܬ܆ ܘܩܳܠܳܐ ܕܢܽܘܨܪ̈ܳܬܳܐ ܫܶܡܥܶܬ ܚܰܒܺܝ̈ܒܳܬܳܐ܆ ܘܰܐܚܕܰܢܝ ܕܽܘܡܳܪܳܐ. ܩܳܠܳܐ ܕܡܰܪܝܰܡ ܕܰܡܢܰܨܪܳܐ ܠܰܒܪܳܗ̇܆ ܨܒܰܝܬ ܒܺܝ ܡܳܪܝ ܘܰܗܘܺܝܬ ܐܶܡܳܟ܆ ܘܰܐܒܽܘܟ ܡܰܢܽܘ ܐܶܡܳܟ ܠܳܐ ܪܓܺܝܫܳܐ. ܒܪܺܝܟܽ ܗ̱ܘ ܕܰܫܒܰܩ ܡܰܪܟܰܒܬܳܐ ܒܪܰܘܡܳܐ܆ ܘܒܰܡܥܰܪܬܳܐ ܐܽܘܪܝܳܐ ܓܒܳܐ ܠܶܗ ܗܰܠܶܠܽܘܝܰܗ ܫܽܘܒܚܳܐ ܠܡܽܘܟܳܟܶܗ».
«J'ai traversé Bethléem et j'ai entendu le son des rituels d'amour. J'ai été surpris: Marie parle à son fils: tu m'as accepté mon Seigneur et je suis devenu ta mère, et je ne sais pas qui est ton père. Béni soit Celui qui était descendu du ciel pour naître dans une mangeoire. Alléluia! Gloire à son humilité».
6. L’écho de Noël dans notre temps
Nous sommes profondément consternés et en réalité impuissants devant tout ce qui se passe de nos jours dans nos pays du Moyen-Orient: des conflits socio-politiques, guerres fratricides, massacres, éradication de nombreux citoyens! Un prix aberrant que seuls les innocents paient avec des larmes et du sang! Il est vrai que ce climat de violence et de peur a été vécu du temps de Jésus dès sa naissance; pourtant Noël nous invite à vivre dans la joie, l’espérance et la paix!
Au Liban, plus de deux mois se sont écoulés et nombreux les libanais, surtout des jeunes, qui se sont révoltés pour la première fois contre la corruption des haut-placés et l’appauvrissement de la population. Les manifestants continuent de réclamer leurs droits civils et accusent les dirigeants d’avoir abusé de leur pouvoir pour s’enrichir. Ils demandent l’établissement d’un système de gouvernement qui soit civil et démocratique et un état d'institutions transparentes sans discrimination ou marginalisation des moins favorisés, tout en respectant les diverses composantes confessionnelles.
A notre tour nous appelons les responsables politiques à écouter les justes demandes des manifestants et de former au plus vite un gouvernement de ministres spécialisés qui ne soient pas les otages des partis politiques et sectaires. Parmi les priorités de ce gouvernement devraient figurer la restauration de la confiance de la communauté locale et internationale en un Liban capable d’activer de vraies réformes; ainsi que la convocation à des élections parlementaires qui répondront aux aspirations des jeunes. Un tel gouvernement est devenu une nécessité pour que le Liban naisse de nouveau et devenir un vrai «message» au Moyen-Orient.
Et en Syrie, nous regrettons que la violence perdure pour la neuvième année. Nous réitérons notre appel à tous les citoyens honnêtes de la Syrie, qu’ils assument leur responsabilité nationale à mettre fin aux conflits absurdes qui ravagent leur pays et qu’ils s’unissent dans le projet de réconciliation et reconstruction.
Nous espérons que les efforts des hommes et femmes de bonne volonté puissent conduire à une entente entre les différents groupes, afin d'achever la rédaction d'une constitution civique et
équitable pour ce pays tant éprouvé. Nous renouvelons de même notre appel à la communauté internationale, pour lever les sanctions économiques injustes sur la Syrie et mettre fin aux interventions étrangères visant à fomenter la haine et continuer la tuerie en dépit des plans gouvernementaux.
En Irak, nous réitérons notre appel au peuple iraquien de s'unir pour mettre fin aux crises et aux conflits existants qui ravagent le pays depuis des décennies. Nous espérons que les dirigeants puissent répondre aux demandes légitimes du peuple, bien comprendre ses préoccupations et alléger les souffrances du commun des gens, surtout parmi les plus démunis. Nous partageons l’espoir des bons citoyens qui veulent construire un système de gouvernement juste et équitable où règne l’égalité parmi tous les citoyens sans distinction de religion, d’ethnicité ou de langue.
Nous compatissons avec les souffrances de nos fils et filles déracinés de leur terre natale et obligés à s’expatrier, fuyant les horreurs du terrorisme, surtout dans la plaine de Niniveh. Nous les encourageons à considérer un retour dans leur terre ancestrale pour contribuer dans les projets de restauration de leur pays et préserver notre héritage et culture multimillénaires.
Nous sommes très peinés qu'après plus de deux mille ans, la terre que Jésus a sanctifiée par sa naissance, prédication, sa mort et résurrection, continue d'être le théâtre de conflits fratricides. Nous réitérons nos appels à la communauté internationale pour qu'elle reconnaisse l'État de Palestine et empêche les actes de violence en Terre Sainte.
Une culture d'acceptation des autres devra prévaloir et que Jérusalem reste la capitale des deux États. Nous demandons également à l’Organisation des Nations Unies d’assumer ses obligations de mettre en œuvre les décisions internationales concernant le retour des réfugiés palestiniens dans leur pays et édifier une paix juste.
Nous renouvelons nos remerciements au Royaume Hachémite de Jordanie pour le climat de tolérance et d’ouverture envers tous les components civils et religieux du pays. Nous apprécions l’accueil que le royaume a offert aux réfugiés de la Syrie et de l'Irak ainsi que l’aide humanitaire que le gouvernement a accordée à ceux qui ont été contraints de quitter leur pays.
Quant à l'Egypte, cette terre, où la Sainte Famille s'est réfugiée et où nous avons tenu en novembre dernier, la 27ème Conférence du Conseil des Patriarches Catholiques d'Orient, jouit de nos jours de paix et de sécurité, sous l’égide de ses dirigeants. Nous partageons avec la population l’espoir que ce pays puisse enfin vaincre les forces obscures du terrorisme religieux, à fin de garantir à tous les citoyens l'égalité des droits et des devoirs civils dans un climat de tolérance et de justice.
Et la Turquie, où nos fils et filles préservent toujours leur foi et leur héritage, nous les exhortons à continuer à être témoins du Seigneur et du message de paix et de joie que Noël nous inspire. Nous supplions le Très-Haut, de les fortifier, eux qui sont fiers de leur terre et de leur tradition et qui ont prouvé leur détermination à restaurer le monastère de Saint-Ephrem à Mardin que nous inaugurerons en mois de Mai prochain.
Nous pensons à nos fils et filles de l'Église de la diaspora en Europe, en Amérique et en Australie et les portons dans notre cœur. Nous les exhortons : Restez fidèles au Seigneur Jésus et à sa sainte Église. Soyez fiers de votre héritage syriaque et chérissez-le. Ayez le courage d'élever vos enfants dans l'amour de Dieu, la fidélité à l'Église et l’attachement à la Patrie.
Nous voulons également exprimer notre affection et solidarité envers nos chers fidèles qui ont subi le déracinement tragique hors de leur terre ancestrale et qui manquent les moyens pour retourner chez eux dans la sécurité. Aussi réitérons-nous notre appel afin de libérer tous les kidnappés, prêtres, évêques et laïcs. Que Dieu accorde aux martyrs le repos éternel, la guérison aux blessés et la joie de Noël à toutes les familles démunies et marginalisées.
Nous rappelons nos fils et filles du monde entier de participer avec nous aux célébrations que notre Église Syriaque tiendra en l'an 2020, à l'occasion du centenaire de la Lettre Apostolique de Sa Sainteté le Pape Benoît XV, qui a proclamé le 5 octobre 1920, Saint Ephrem le Syriaque «Docteur de l'Église». A cette occasion, il nous sera permis d’élever une statue de Saint Ephrem, dans les jardins pontificaux de Castel Gandolfo.
Alors que nous demandons au Seigneur de nous accorder sa paix pour le monde entier, nous nous inspirons du message de Sa Sainteté le Pape François à l'occasion de la 53ème Journée mondiale de la paix - 1er janvier 2020, intitulé «La paix: un chemin d'espérance: Dialogue, Réconciliation et Conversion Ecologique», comme le dit Sa Sainteté:
«Le processus de paix est donc un engagement qui dure dans le temps. C’est un travail patient de recherche de la vérité et de la justice (Message du Pape, 2). On n’obtient pas la paix si on ne l’espère pas… Jour après jour, l’Esprit Saint nous suggère des comportements et des paroles pour que nous devenions des artisans de justice et de paix» (Message du Pape, 5).
7. Conclusion
Allons à Bethléem pour adorer l'Enfant Divin, notre Seigneur et notre Créateur, Dieu fait homme qui nous a tant aimés. Nous ne pouvons pas vivre le sens profond de ce mystère, si nous continuons à nous lamenter et plaindre notre sort. Mais accueillons dans un acte d’espérance Ses dons de joie, et de paix
Emmanuel, «Dieu est avec nous», est venu pour que nous ayons la vie en abondance (Jn10/ 10). Seigneur, viens habiter en nous. Rends-nous visite et prépare nos cœurs à devenir une crèche digne de toi. Ta visite nous suffit pour que nous vivions ta vraie paix qui surpasse toute paix. Ainsi, nous goûterons ton Amour unique, dont le monde a désespérément besoin. Amen! Viens, Seigneur Jésus!
Avec une grande joie, nous vous accordons notre bénédiction apostolique: Que Dieu Un et Tout-Puissant vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, Amen.
ܡܫܺܝܚܳܐ ܐܶܬܺܝܠܶܕ ... ܗܰܠܶܠܽܘܝܰܗ
Le Christ est né, Alléluia!Joyeux Noël et Bonne Année 2020!
Ignace Youssef III YOUNAN
Patriarche d'Antioche de l'Église Syriaque Catholique
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